Diplômée de l’Ecole Estienne à Paris et de l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles, Roxane Kisiel pratique la gravure, le textile et la céramique. Son travail associe ces techniques dans une même approche poétique du vivant et des relations de symbiose qui unissent les êtres, les flux et les matières.
Qu’y a-t-il de plus urgent aujourd’hui que de repenser notre place au coeur de la nature, de ressentir et d’accuser nos limites face à une condition qui nous échappe, et d’accepter ainsi la beauté complexe de notre fragilité ?
Ce questionnement est un axe fondamental de mon travail en ce qu’il exalte la volonté de replacer l’humain au coeur des éléments et d’assimiler notre existence à celle des formes multiples de la vie.
Ainsi ai-je, ces dernières années, placé au coeur de mon travail des matériaux qui font peau, tels que le papier, le tissu et le fil, et qui oscillent entre robustesse et fragilité. Par leur capacité à s’animer de mouvements, à se plisser, à se percer, à s’abîmer ou encore à s’investir d’un souffle propre, j’ai pu éprouver les limites de la matière et, symboliquement, celles de notre condition.
Je m’attache aujourd’hui à créer des correspondances formelles et poétiques entre l’organique et le végétal, afin de suggérer que ces différentes formes de vie participent d’un grand tout.
Ayant pour fil rouge l’idée de réseau, je brode des gants de cuir, appose des textes sur des draps de lin, sculpte des perles de verre, élève des colonnes de céramique végétales, et développe l’idée d’un corps fluide, diffus, qui se déploie et s’élance dans l’espace. En somme, l’idée d’un corps en symbiose avec les éléments qui le portent et l’entourent.